Expositions de peinture à Fontdouce

Depuis un an, l'équipe de la Bourriche Bleue n’a pas chômé. Elle a réuni près de 43 artistes professionnels de toute l’Europe et des dizaines d’amateurs au cours de 4 grandes expositions collectives auxquelles sont venus près de 1300 visiteurs. Son objectif : mettre en valeur les sites patrimoniaux autour de l'art !

Pour cette première exposition à Fontdouce, elle a décidé de mettre 4 artistes en lumière : les sculpteurs Valérie et Jean-Jacques ARGUEYROLLES, ainsi que les peintres Gabrieli Renato DARIDA et Clare AVERY.

Né non loin de Paris en 1954, Jean Jacques Argueyrolles, artiste autodidacte, s’est plongé à corps perdu dans la sculpture il y plus de 35 ans. Inspiré dans un premier temps par Tàpies, il est, depuis presque 30 ans, reconnu à l’international en tant que sculpteur et designer. Il tord, pétrit et modifie la forme du matériau d'origine. Il travaille le bronze, la pierre, le fer, le bois et conçoit des lignes de mobilier (minimaliste-baroque) ainsi que des sculptures monumentales. Il considère Dali, Tàpies et Moore comme ses maîtres d'art. Jean Jacques Argueyrolles aime voyager et puise son inspiration aussi dans « l’extérieur ». « Je ne fais pas de l'art de façon régulière, mais je crois qu'il faut donner des rêves et vendre des rêves ». Il a quitté l'Europe dans la cinquantaine pour chercher une nouvelle inspiration en Asie : « En Asie, je pars de zéro, mais je crois que la création du temps passe par des temps mouvants ». Il vit et travaille actuellement à Sainte-Même.

Durant des heures, des mois, des années, Gabrieli Darida réalise des tableaux de facture très classique, très référencés et d’approche surréaliste, parfois baroque. L’artiste possède une solide formation, acquise à l’université́ d’art et de design de Cluj-Napoca, en Roumanie. Il maitrise toutes les techniques de la peinture.

Aujourd’hui, ses peintures ont disparu, l’artiste les a fait disparaitre de manière violente, agressive, à coups de couteau. Il reste des résidus, petits tas informes, pauvres pièces détachées, reliques d’images tombées à terre. Lorsqu’on l’interroge sur ce travail radical, Gabrieli Darida parle de la lumière, celle, illusoire, de la peinture, dont il faut se débarrasser, comme de l’image, pour ne plus voir que la matérialité́ de la peinture. Retour au plan, retour à la vérité́ et à sa lumière éblouissante celle de la destruction. Gabrieli Darida cherche un retour au point de départ, celui de la toile blanche. La quête est vaine, la toile est devenue un palimpseste, le passé s’y regarde à tâtons, la toile porte en elle le temps, l’avant et le présent à la fois. Il y a dans cette démarche une remise en question de l’existant et de sa fugacité́. Les belles images que Gabrieli Darida avait patiemment construites et travaillées, et que nous aimions à regarder, sont devenues ces fantômes dépouillés de tout vernis qui nous regardent. Rien n’y est plus et pourtant tout y est, la vie comme la mort.

Il vit et travaille entre Saintes et Paris.